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Mars 2021 - Finitude - 254 pages
Le résumé figurant sur la quatrième de couverture est très succinct mais décrit fort bien la situation : "Ma mère s'emmerdait, elle m'a transformée en poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée".
La fille unique du couple Vern est particulièrement jolie, ce qui donne l'idée à sa mère de l'inscrire aux concours de "Mini-miss" organisés dans la région. Nous sommes en Floride (en France, ce type de concours est interdit). Madame Vern vise pour sa fille la première marche du podium mais Elisabeth doit se contenter de la seconde. En dépit d'une préparation digne d'un marathon, Il y a toujours une petite fille plus belle qu'elle.
En plus de sa propre déception, la fillette doit subir celle de sa mère, qui lui fait payer ses échecs. Au fil du temps, les dimanches deviennent un véritable calvaire pour la petite fille qui se met à détester sa mère au point d'avoir l'idée de se venger. La narratrice, qui n'est autre qu'Elisabeth, raconte son histoire avec un cynisme qui fait froid dans le dos.
"Florida" est un roman qui m'a happée dès les premières pages. Olivier Bourdeaut a une écriture particulièrement addictive. Un certain suspens plane sur le devenir d'Elisabeth, dont la vengeance va crescendo. Parallèlement, sa descente aux enfers est vertigineuse mais pourtant jubilatoire grâce au sens de l'humour (noir) d'Elisabeth.
J'ai été à la fois subjuguée et dérangée par ce roman qui ne fait pas plus de cadeau à sa narratrice qu'au lecteur. J'avais été fortement impressionnée par la qualité du premier roman de l'auteur "En attendant Bojangles", je l'ai été tout autant par Florida qui est un roman très original et déstabilisant.
Un roman "coup de poing" à découvrir !
Ce roman paraît aujourd'hui même aux Editions Finitude.
Une lecture commune avec Antigone, qui en a fait un coup de cœur (je n'en suis pas loin).