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10-18 (Phébus) - 186 pages - traduit de l'anglais par Karine Lalechère
"vous avez mangé autant que notre cochon le matin.
Il a souri. mary, permets-moi de te donner un conseil. ne compare pas ton employeur à un cochon.
oh. je voulais pas être malpolie. nous aimons beaucoup notre cochon.
ce n'est pas une raison. ton employeur est censé se situer au-dessus du cochon dans la hiérarchie des êtres vivants."
Ma pile à lire regorge de pépites. Il s'agit, pour la plupart, de livres repérés ici ou là puis dénichés dans un vide-greniers ou une boite à livres. C'est le cas de "la couleur du lait", que je voulais découvrir depuis longtemps et que j'avais prévu de lire pour le mois anglais. Je n'ai pas réussi à le finir dans les délais. Ce sera donc mon objectif PAL de juillet-août, dans le cadre du challenge proposé par Antigone.
Le roman commence par quelques lignes de présentation écrites par la narratrice, Mary. Ce qui frappe, à la lecture des premières pages, c'est le style. Pas de majuscules, une écriture toute simple et très imagée : "ceci est mon livre et je l'écris de ma propre main. nous sommes en l'an de grâce mille huit cent trente et un, j'ai quinze ans et je suis assiste à ma fenêtre. je vois beaucoup de choses. je vois les oiseaux qui piaillent dans le ciel. je vois les arbres je vois les feuilles".
Après cette page d'introduction, Mary nous raconte sa vie à la ferme, dans la campagne anglaise du Dorset. Ses parents ne sont pas riches et font travailler leurs filles. Le père est dur voire brutal quand on ne lui obéit pas. Mary pourrait ne pas être heureuse mais elle compose avec la vie telle qu'elle est, s'émerveillant des trésors de la nature et des échanges avec ses sœurs. Un jour, son père décide de la placer chez le pasteur Graham et son épouse. C'est un déchirement pour la jeune fille qui doit tout quitter du jour au lendemain pour l'inconnu. Ignorante et inculte, elle dispose toutefois d'une vivacité d'esprit et d'un naturel qui plaisent beaucoup au pasteur et à sa femme. Elle s'adapte peu à peu à sa nouvelle vie et quand l'occasion lui est donnée d'apprendre la lire, elle se jette corps et âme dans sa nouvelle passion. La mort de la femme du pasteur vient bouleverser l'équilibre trouvé par la jeune fille. Un autre chapitre de son histoire commence alors, d'un tout autre genre.
"La couleur du lait" est un roman très touchant, à l'image de la jeune narratrice. C'est le cœur serré que nous découvrons le destin de cette jeune fille à laquelle nous avons eu le temps de nous attacher. Il est difficile de parler de la deuxième partie du roman sans trop en dire. Je vous encourage donc à découvrir par vous-même la suite cette histoire.
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Une ode à la nature et un très beau roman sur la condition féminine au 19ème siècle.
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