Phébus 2009 - traduit de l'afrikaans - 272 pages
Nous sommes en Afrique du Sud au début du XIXème siècle, dans la société Boer (pionniers blancs d’origine néerlandaise). Une femme attend la mort dans la ferme où est née, au fin fond du veld, dans le Karoo.
Sa vie défile dans sa mémoire…
Qui était-elle ? Une enfant un peu sauvage, qui a grandi en marge d’une famille dirigée par une mère autoritaire et peu aimante. Son père tenait le second rôle, brave homme honnête et travailleur, sous la coupe d’une femme illettrée et complexée par des origines nomades. La ferme a prospéré sous l’impulsion de la maîtresse de maison mais le destin de ses enfants a échappé à la mère abusive…
Nous découvrons au fil des lignes, la vie de paysans blancs qui s’enrichissent au détriment des populations locales, dans une nature merveilleusement décrite par l’écrivain. La vieille femme analyse les comportements des uns et des autres avec un œil critique mais bienveillant. Les secrets de famille n’ont pas été levés du vivant de ceux qui les détenaient, elle doit mourir avec des suppositions et des quasi-certitudes. Son existence a été celle d’une vieille fille qui a vécu dans l’ombre des autres, par procuration. Au soir de sa vie, aucune aigreur ne vient altérer ses souvenirs. Sa vie contemplative l’a nourrie et enrichie.
"Pays pauvre, pays rude, pays chéri. Comment ai-je pu vivre ici toute ma vie sans jamais te regarder, ou si peu, me contentant de temps à autre de coups d’œil furtifs qui m’ont laissée inassouvie… Pays pauvre, terre aride, pays rude peuplé d’arbustes rabougris, de pierres, de cours asséchés et de sources stagnantes… Pays ou le pardon n’existe pas…"
"J'ai trop de souvenirs, dit-elle. Toute ma vie, j'ai eu trop d'occasions de regarder, d'écouter, de voir, d'entendre et de me souvenir. Je n'ai pas fait exprès d'emmagasiner toutes ces connaissances et je n'ai pas demandé à les retenir mais aujourd'hui que me voici arrivée au soir de ma vie, je considère toute cette sagesse et je me rends soudain compte qu'elle est loin d'être vaine"
C'est un livre dépaysant d'où se dégage une grande sérénité. Un très beau moment de lecture en compagnie d'une femme dont l'auteur nous offre un portrait particulièrement réussi.
Karel Schoeman a obtenu pour ce livre le plus grand prix littéraire d’Afrique du Sud : le Prix Herzog
Un coup de coeur aussi pour Colette (Landibiblog)
Nymphette 17/11/2010 11:02
sylire 17/11/2010 22:24
Gaëlle Nohant 13/11/2009 10:16
sylire 14/11/2009 12:42
Gaëlle 13/11/2009 10:14
sylire 14/11/2009 12:41
Soie 10/11/2009 12:59
sylire 10/11/2009 22:03
Marie 09/11/2009 20:41
sylire 09/11/2009 21:50