
Boréal compact - 248 pages
C'est l'histoire d'une famille qui habite l'île de la petite poule d'eau, située dans une région sauvage et reculée du Manitoba, au nord de Winnipeg.
Les enfants Tousignant ne connaissent pas l'école jusqu'à ce que Luzina, leur mère, ait l'idée de demander au gouvernement une institutrice pour sa famille nombreuse (7 enfants en âge d'être scolarisés). La réponse est positive et trois étés de suite, les enfants de la petite poule d'eau auront un enseignant à leur disposition. Nous assistons à la fabrication de l'école, à l'accueil des trois enseignants qui se succéderont et à leur cohabitation avec la famille. Très sociable et désireuse d'éduquer ses enfants, Luzina est aux anges. Par la suite, pour continuer à apprendre, les enfants devront quitter l'île. Pour Luzina ce sera à la fois un déchirement et une grande fierté.
J'ai lu ce livre dans sa version papier, il y a une douzaine d'années. Quand j'ai vu que le titre était proposé en version audio sur le site de Radio-Canada, j'ai eu envie de le découvrir de nouveau et je dois dire que j'ai apprécié ma lecture tout autant que la première fois. Il faut dire que l'accent québécois apporte un plus à la version papier, nous mettant dans l'ambiance. L'interprétation est très réussie.
Comme la première fois, j'ai adoré imaginer la petite île verdoyante en pleine nature avec ses poules d'eau et ses moutons. Je me suis prise d'affection pour Luzina, si bienveillante et si gaie. Peut-être parce que je suis maintenant dans la tranche d'âge où les enfants ne sont plus à la maison, j'ai été plus sensible au le syndrome du nid vide qui gagne Luzina, même si je le gère plutôt bien.
Certains éléments de l'histoire sont autobiographiques. En effet, toute jeune institutrice, Gabrielle Roy a été nommée pour un été dans cette région reculée du Manitoba. Elle n'a pas eu la chance d'y côtoyer Luzina. A l'inverse, elle garde le souvenir de s'y être ennuyée à mourir. Son seul réconfort était la présence des enfants et l'observation des paysages magnifiques de la région.

Dans une dernière partie, quasi déconnectée de la première, Gabrielle Roy évoque un autre personnage, l’ecclésiastique qui rend visite à la famille de Luzina une fois par an. J'aurais préféré que cette partie soit intégrée différemment au récit. Ce sera mon bémol.
On pourrait trouver l'histoire mièvre mais ce n'est pas ainsi que je l'ai perçue. J'ai apprécié de lire un roman fort bien écrit qui prône la bienveillance dans les rapports humains.
J'ai téléchargé ce livre audio (gratuitement) sur le site de Ici.Radio-Canada
Une bien jolie lecture, que je partage avec Enna (allons voir son avis).

En novembre, c'est le mois québécois sur les blogs, animé par Yueyin et Karine.

challenge "Écoutons un livre"