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Tous les 28 du mois, je publie un billet récapitulatif des lectures audio des participants. Il n'est pas nécessaire de participer à chaque fois. Au fil du mois, vous pouvez me laisser le lien vers vos billets : ici
Nous sommes en immersion dans un petit village du Yorkshire, "Bruncliffe", dans lequel il ne se passe habituellement pas grand chose. Ce jour-là, une moto rouge que l'on n'avait pas vue depuis belle lurette fait son apparition au village. Le conducteur, Samson O' Brien, fait office de revenant. L'homme a dans l'idée de s'installer comme détective dans ce lieu dans lequel il ne semble pourtant pas avoir que des amis. Ce n'est pas de gaieté de cœur que Delilah Metcalfe consent à lui céder une partie de ses locaux. Elle n'a pas le choix, elle a besoin d'argent.
La première affaire de Samson a un lien avec l'agence de rencontres tenue par Delilah. La relation des deux co-locataires, très froide au départ, évolue favorablement au fil de l'enquête. C'est ensemble qu'ils vont résoudre l'énigme confiée au détective, oubliant leurs griefs d'antan. Je ne dirai pas que l'énigme est accessoire mais sa résolution n'occupe qu'une partie de l'histoire. Julie Chapman prend son temps pour planter le décor. L'enquête s'accélère dans la seconde partie du roman et nous prenons plaisir à suivre les différentes pistes de nos deux enquêteurs. Le dénouement est haletant dans tous les sens du terme.
On se sent bien dans l'ambiance de ce village du Yorkshire, à boire une bière au pub du coin ou à déguster une pâtisserie accompagnée d'un thé (fort) au salon de thé. Samson et Delilah forment un duo atypique et attachant que je serai ravie de retrouver pour de nouvelles aventures (de préférence en audio car l'adaptation est fort agréable).
Ce livre a tout à fait sa place dans la catégorie "Cosy mystery", genre que je lis peu mais dont j'ai beaucoup aimé les caractéristiques dans le premier tome de cette série. J'avais prévu de présenter ce livre le 23/06, journée du mois anglais consacrée au "Cosy mystery" mais des soucis liés au travail m'ont éloignée de mon ordinateur.
J'ai toujours aimé l'Angleterre et j'ai adoré apprendre l'anglais. J'ai d'ailleurs repris des cours ces dernières années. Hélas, je ne progresse pas assez à mon goût, faute de pratiquer.
QUELS LIEUX ANGLAIS AIMES-TU OU AIMERAIS-TU VISITER ? :
Je suis allée trois fois en Angleterre quand j'étais au collège : deux fois en Cornouailles et une fois à Londres. J'aimerais bien retourner dans ces lieux.
J'aimerais aussi beaucoup faire un périple sur les traces des sœursBrontë , dans le Yorkshire.
QUELS ALIMENTS/BOISSONS ANGLAIS AIMES-TU? :
Je garde un très bon souvenir des fish and chips au vinaigre (que l'on servait dans du papier journal, je ne sais pas si on les sert toujours ainsi...).
QUELS AUTEURS ANGLAIS AIMES-TU ? :
Au collège j'ai dévoré Agatha Christie.
Aujourd'hui, j'aime Dickens, les soeursBrontë, , Daphné Du Maurier, Angela Huth, Jonathan Coe et beaucoup d'autres !
QUELS FILMS / SÉRIES ANGLAIS AIMES-TU ? :
Je regarde peu de séries, voici donc plutôt des films. Deux me viennent à l'esprit spontanément :
- Le discours d'un roi (film de 2010 réalisé par Tom Hooper avec Colin Firth)
Je n'ai vu ce film qu'une fois mais j'ai le DVD en ma possession. Je le regarderai donc certainement un de ces jours. J'avais été époustouflée par la prestation de Colin Firth, dans la peau du Roi George VI (le père de la reine Elisabeth)
- Quatre mariages et un enterrement (film de 1994 réalisé par Mike Newell avec Hugh Grant, Kristin Scott Thomas et Andie MacDowell).
Ah ce film ! Je l'ai vu plusieurs fois et je ne m'en suis pas lassée.
Je pense à ceux que j'ai écoutés à l'adolescence : Les Beatles, Cats Stevens, les Rolling-Stones (que j'ai vus récemment à Paris),
J'aime aussi beaucoup Queen, Elton John, Eric Clapton, Dire Straits. Et, pour citer un groupe plus jeune, Muse.
MONTRE NOUS DES BABIOLES « ANGLAISES » QUE TU POSSÈDES :
Je n'ai pas beaucoup de babioles. Il me reste ce mug (dont il manque l'anse), acheté à l'occasion d'un de mes voyages en Angleterre au collège. Ce mug a accompagné mon adolescence. Je l'avais laissé chez mes parents et il y a quelques années, ma mère me l'a donné en me disant qu'elle n'avait pas réussi à le jeter. Moi non plus, alors je n'ai recyclé en pot à crayons.
Ce livre me faisait de l’œil depuis sa sortie et je l'ai trouvé à l'automne dernier dans un vide-grenier (il n'attendait que moi !). Adolescente, j'avais lu et beaucoup aimé "L'auberge de la Jamaïque". Je possédais d'ailleurs l'ouvrage, qui se trouve peut-être encore chez mes parents (il faudra que je cherche). En 2015, j'ai renoué avec bonheur avec la plume de l'autrice en écoutant la merveilleuse version audio de "Rebecca". C'est à cette occasion que j'ai découvert le manoir de Manderley.
Manderley a été inspiré à Daphné du Maurier par un autre manoir, celui de Menabily dans lequel elle a vécu de nombreuses années. Menabily a été le coup de coeur de l'écrivaine sans jamais lui avoir appartenu. Le lieu est très présent dans la biographie de Tatiana de Rosnay tout comme il l'a été dans la vie de Daphné.
Daphné du Maurier avec ses enfants devant Menabily
La biographie de Tatiana de Rosnay aborde la vie de Daphné du Maurier dans l'ordre chronologique. Nous commençons par découvrir son enfance à Londres, dans une famille aimante, vivant confortablement grâce aux revenus du père de Daphné, célèbre acteur de théâtre en son temps. A l'adolescence, les parents de Daphné achèteront une maison en Cornouailles, Daphné tombera amoureuse de la région et plus tard, y découvrira Menabily.
Un autre lieu comptera pour Daphné, c'est Paris. D'origine française, elle passera quelques années dans un pensionnat, à Meudon. Elle tombera amoureuse de la directrice de ce pensionnat, avec laquelle elle vivra sa première histoire d'amour. La romancière reviendra en France bien plus tard pour enquêter sur sa famille d'origine sarthoise.
Daphné du Maurier a aimé des femmes mais aussi des hommes parmi lesquels son mari, Sir Frederick Browning, avec lequel vivra des moments heureux.
Daphné et son mari
Il ne devait pas être simple de vivre avec Daphné, qui pouvait tout lâcher pendant plusieurs semaines (y compris ses enfants), pour se consacrer à l'écriture. Tatiana nous fait découvrir les différentes facettes de la romancière, y compris les moins flatteuses. Malgré ses défauts, Daphné du Maurier est une personne attachante. Passionnée et volontaire, elle ne fait rien à moitié.
La fin de sa vie de la romancière n'a pas été très heureuse. Elle a dû quitter Menabily et en a été très attristée. Elle a été confrontée a des pannes d'écriture et n'a n'a jamais retrouvé auprès du public le succès de ses premiers ouvrages. Par ailleurs, elle souffrait beaucoup de la disparation de personnes qui avaient beaucoup compté pour elle.
Pour écrire cette biographie, qui se lit comme un roman, Tatiana de Rosnay a mené une véritable enquête, se rendant sur les lieux où a vécu la romancière, rencontrant des membres de sa famille. Fascinée depuis l'adolescente par l'autrice, Tatiana de Rosnay lui rend un très bel hommage. Des photos nous permettent de visualiser certains lieux et de nous faire découvrir les personnes qui ont compté dans sa vie.
Plusieurs chapitres sont consacrés à l'écriture des différentes œuvres de la romancières. Tatiana de Rosnay évoque aussi leur réception par le public ou par la critique de l'époque. Il me tarde de me faire ma propre opinion sur ces ouvrages.
Je ne peux que remercier Tatiana du Rosnay de m'avoir fait passer un si bon moment avec une autrice que je compte bien continuer à découvrir.
J'ai eu un coup de cœur pour cette passionnante biographie.
Ce sont mes cinq préférés, je suis donc particulièrement ravie de cette short-list.
N'hésitez pas à cliquer sur l'image ci-dessus, qui vous mènera vers le site d'Audiolib, où vous trouverez des extraits audio des romans ainsi que quelques impressions de membres du jury.
Vous pouvez allez voter pour votre titre préféré ici
Voilà donc une belle aventure qui se termine à mon niveau !
Cette année encore, j'ai pris beaucoup de plaisir à participer à ce prix qui me permet d'écouter des titres que j'avais repérés mais aussi de découvrir des œuvres qui ne sont pas dans ma zone de confort. Cette année, c'est "l'homme qui savait la langue des serpents" qui a été ma grosse surprise. J'avais gardé ce titre pour la fin, persuadée qu'il ne me conviendrait, pas et je l'ai adoré.
J'ai aimé partager mes impressions avec les membres du jury. Nous ne sommes pas toujours d'accord et c'est intéressant de confronter nos ressentis. Ces impressions portent sur le texte mais aussi sur l'interprétation. Nous avons parfois des divergences et c'est intéressant d'en débattre.
Tout au long de la découverte des titres, nous avons été accompagnés par une personne d'Audiolib, qui a répondu à nos interrogations et nous a transmis les consignes nécessaires. Je remercie Hermine, qui a pris le relais de Pauline.
Aurais-je encore la chance l'an prochain d'être sélectionnée pour participer au Prix 2021 ? Je l'espère !
J'ai visionné ce film pendant le confinement, avec l'idée de le présenter pendant le mois anglais. Le voici donc !
"The Bookshop" est une adaptation du roman de Penelope Fitzgerald "L'affaire Lolita" (paru aussi sous le titre "La libraire"). Je dois avouer que je ne connaissais ni le livre ni l'autrice.
Dans une ambiance d'après-guerre, au Nord de l'Angleterre, nous découvrons Hardborough, un village où le puritanisme est de mise. Quand Florence Green se met en tête d'acheter une vieille bâtisse convoitée par la femme d'un notable, la guerre est déclarée.
La situation ne va pas s'arranger quand la jeune femme, parvenue à ses fins, offre dans sa jolie librairie, un choix de livres qui offusque une partie de la population. "Lolita", de Nabokov, bien en évidence dans la vitrine, sera la goutte d'eau qui fera déborder le vase. Les nouveaux amis de Florence ne parviendront pas à endiguer la déferlante de haine qui s'abat sur la pauvre libraire.
Le film est très beau esthétiquement : la librairie est un régal pour les yeux, tout comme les paysages, qui font rêver. Les costumes nous mettent bien dans l'ambiance de l'époque.
Florence Green est un personnage attachant, qui ne manque pas d'originalité ni de piquant. Quand ses ennuis prennent de l'ampleur, on a vraiment de la peine pour elle. Emily Mortimer est convaincante dans ce rôle de bibliothécaire pleine d'entrain et qui n'hésite pas à prendre des risques pour la littérature qu'elle aime et qu'elle défend.
Le film commence de façon légère mais peu à peu l'histoire prend une tout autre tournure. C'est donc un film assez surprenant, par le contraste des émotions qu'il suscite.
Sans être un film exceptionnel, "The bookshop" est un film à découvrir et tout à fait dans l'ambiance de ce mois anglais.
Folio (Gallimard 2001) - 540 pages - traduit de l'anglais par Serge Chauvin
"On a tendance à oublier à quoi ressemblaient vraiment les années soixante-dix. On se souvient des cols pelle à tarte et du glam rock, on évoque, avec des larmes dans les voix, les Monty Python et les émissions pour enfants, mais on refoule toute la sinistre étrangeté de cette période, tous ces trucs bizarres qui se passaient tout le temps. On se rappelle le pouvoir qu’avaient les syndicats à l’époque, mais on oublie comment réagissaient les gens : tous ces tordus militaristes qui parlaient de mettre sur le pied des armées privées pour rétablir l’ordre et protéger la propriété quand la loi ne serait plus en mesure de le faire."
Ce livre fait partie d'un triptyque dont le dernier tome, "Le coeur de l'Angleterre", est sorti récemment, près de 20 ans après le premier. Le thème de ce troisième tome, qui évoque notamment le Brexit m'intéresse beaucoup mais j'ai préféré commencer par le premier tome, qui dort dans ma PAL depuis plusieurs années.
Nous sommes plongés dans les années 70. Les personnages de l'histoire sont en terminale dans un Lycée de Birmingham. Amis ou ennemis, ils sont, pour la plupart, d'origine sociale élevée à l'exception de quelques très bons enfants d'ouvriers qui ont obtenu une bourse. Tous espèrent accéder l'an prochain à une très bonne université et se donnent les moyens d'y parvenir.
Tout au long de cette année scolaire que nous allons suivre, les adolescents vont se fréquenter les uns les autres. Certains font du sport, d'autres participent au journal de l'école. Leur conscience politique se forme, ils apprennent à confronter leurs idées. La censure existe peu, ce qui entraîne quelques tensions au sein de l'école quand certains élèves "se lâchent", mettant en cause des camarades, leurs parents ou encore des professeurs.
Nous suivons en arrière plan les histoires des parents. Lutte syndicale, tromperies conjugales, relations parents-enfants... Le roman faisant plus de 500 pages, Jonathan Coe a le temps de donner corps aux personnages secondaires. Il nous offre plusieurs histoires qui s’emboîtent habilement les unes dans les autres. Le ton, un brin nostalgique, m'a beaucoup plu.
Les états d'âmes et préoccupations des lycéens sont bien rendus, les personnages sont intéressants. En toile de fond, l'histoire de l'Angleterre de l'époque se dessine : les attentats perpétrés par l'IRA, une récession économique qui entraîne des conflits sociaux, le nationalisme, la montée des extrêmes...
Je lirai avec grand plaisir la suite des aventures de ces adolescents et notamment celle de Benjamin, que l'on suit de façon plus rapprochée.
Voilà un bon roman, dans lequel on installe confortablement pour remonter le temps.
Pendant le confinement, L'irrégulière (du blog Cultur'elle) a posté un billet présentant des films "réconfortants". Parmi ceux-ci figurait "Love actually" que je n'avais jamais vu. J'ai donc comblé mon besoin de réconfort, l'espace d'une soirée.
Voici 5 bonnes raisons de voir (ou revoir) ce film.
- Pour Hugh Grant, absolument irrésistible en jeune premier ministre qui tombe amoureux d'une secrétaire gaffeuse.
- Pour Colin Firth, dans la peau d'un romancier qui tombe amoureux de sa femme de ménage portugaise au point d'apprendre sa langue en secret.
- Pour visiter quelques lieux mythiques de Londres : Saint Luke's Mews, Kensington - Oxford street - l'aéroport Heathrow - la chapelle Grosvenor...
Saint Luke's Mews, Kensington
la chapelle Grosvenor.
- Pour voir un film sur l'amour où tout est bien qui finit bien...
Et... pour vous mettre dans l'ambiance du mois anglais, of course !
En guise de conclusion : Je suis ravie de ce petit moment de douceur pendant le confinement mais je n'en ferai pas un de mes films cultes (trop gentillet à mon goût).
"Dans la forêt" réunit beaucoup de qualités. Bien rythmé dans sa narration, c'est un livre à la fois intelligent et distrayant. La lectrice a une voix qui sied parfaitement à la jeune narratrice. Un coup de coeur !
Voilà un livre que je ne m'attendais pas à voir si haut dans mon classement. J'ai beaucoup aimé ce roman original et souvent drôle, lu par mon lecteur chouchou.
3 - Né d'aucune femme de Franck Bouysse lu par Cachou Kirsch et Simon Duprez
Ce roman à l'allure de conte m'a happé dès la première page pour ne plus me lâcher. Deux lecteurs, un homme et une femme portent très justement les différentes voix de ce roman polyphonique.
Même si ce n'est pas le meilleur selon moi, j'ai pris beaucoup de plaisir à écouter Pierre Lemaitre nous lire le troisième opus de sa trilogie. Pierre Lemaitre est un fort bon conteur (eu plus d'être un très bon auteur).
Un texte fort et un thème qui m'a intéressée. L'interprétation ajoute de la puissance au roman.
7 - Beloved de Toni Morrison lu par Anne Alvaro
Un très beau texte, assez exigeant et qui demande beaucoup de concentration. Je ne trouve pas que la forme audio soit la plus adaptée pour ce genre de roman d'où le fait qu'il ne figure pas dans mon top 5.
"Ici n'est plus ici" se trouve en bas du classement pour la même raison que Beloved. Je trouve que la version audio n'est pas la plus adaptée à ce texte aux multiples personnages. C'est un roman intéressant mais je n'ai pas pris de plaisir à l'écoute car je revenais constamment en arrière pour m'y retrouver.
9 - La Femme révélée de Gaëlle Nohant lu par Claudia Poulsen
Sans m'être ennuyée, j'ai été déçue par ce roman dont j'attendais beaucoup. Les deux parties du roman sont si distinctes que j'ai eu un peu de mal à passer d'un univers à un autre, à raccrocher les deux histoires entre elles. Par ailleurs, la voix de la lectrice ne correspond pas à l'idée que je me fais du personnage.
Audiolib 2020 (Le tripode 2013) - 13 h 57 - lu par Emmanuel Dekoninck
Traduit de l'estonien par Jean-Pierre Minaudier
Ce titre est ma dernière lecture pour le Prix Audiolib 2020. J'ai gardé pour la fin le livre qui me semblait correspondre le moins à mes goûts. La quatrième de couverture m'avait un peu effrayée : parler la langue des serpents, tomber amoureuse d'un (vrai) ours, être une paysanne qui rêve du loup-garou, rencontrer des australopithèques qui élèvent des poux... Voilà un programme qui, de premier abord ne me tentait pas vraiment. Et pourtant, quel régal ce roman aux multiples dimensions !
L'homme qui savait la langue des serpents est un roman d'aventures. On ne s’ennuie pas une seconde, il se passe toujours quelque chose. C'est aussi une fable écologique, politique et philosophique. Tout en restant terre à terre, Andrus Kivirähk nous fait réfléchir à la religion, aux traditions et plus généralement à l'évolution de l'homme sur terre, dans l'espace et dans le temps.
"Le monde change, il y a des choses qui sombrent dans l’oubli, d’autres émergent. Les mots des serpents ont fait leur temps, un jour aussi viendra où ce monde moderne tombera dans l’oubli avec ses dieux et ses chevaliers, et les hommes trouveront quelque chose de nouveau."
J'ai beaucoup apprécié l'humour qui se dégage de ce texte (surtout dans la première partie, ma préférée). Passé l'effet de surprise, j'ai accepté qu'une femme tombe amoureuse d'un ours. Le parallèle entre l'homme et l'animal est à la fois troublant et amusant.
"Bien peu de femmes leur résistent, aux ours, ils sont si grands, si tendres, si gauches, si velus. Et puis ce sont des séducteurs nés, les femmes les attirent à ce point qu'ils ne perdent jamais une occasion de s'approcher de l'une d'entre elles pour leur grogner quelque chose à l'oreille.
Dans le temps, lorsque notre peuple vivait encore en majorité dans la forêt, il y avait sans arrêt des histoires de femmes qui s'acoquinaient avec des plantigrades, jusqu'à ce que le mari tombe sur les amoureux et chasse le grand brun".
J'ai accepté tout aussi facilement que les serpents soient les amis des hommes au point que tous partagent, durant l'hiver, le même terrier. L'amitié du personnage principal, Leemet, avec un jeune serpent femelle est très touchante. Je pourrais aussi vous parler des louves qui font office de vaches laitières et que l'on peut endormir grâce à la langue des serpents.
La deuxième partie du roman est plus sanglante et plus désespérée. Nous savons dès le début que le monde de Leemet va mourir et qu'il sera le dernier homme dans la forêt mais on ne peut s'empêcher d'espérer un miracle.
"L'homme qui savait la langue des serpents" m'a fait penser à "Dans la forêt"de Jean Hegland mais le processus d'évolution de l'homme est inversé. Dans le roman de Kiviräh, l'homme quitte la forêt pour un monde dit "civilisé" alors dans celui de Jean Hegland, l'homme civilisé retourne dans la forêt. Dans les deux cas, la forêt est une source de richesse inépuisable.
Un mot sur le lecteur, Emmanuel Dekoninck : For-mi-da-ble ! J'adore sa voix, sa façon de raconter des histoires. Je crois qu'il pourrait m'embarquer dans n'importe quelle récit. Quand je vois son nom associé à une lecture audio que je m'apprête à écouter, je jubile.
Une lecture prenante et souvent jubilatoire. J'ai vraiment beaucoup aimé !